Description
” Tous les jours pareils. J’arrive au boulot (même pas le travail, le boulot) et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons, et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. Même pas le courage de chercher un autre emploi. Trop tard. J’ai tenté jadis… et puis non, manque de courage pour changer de vie. Ce travail ne m’a jamais satisfait, pourtant je ne me vois plus apprendre à faire autre chose, d’autres gestes. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. Je dis ” on ” et pas ” je ” parce que je ne suis pas seul à avoir cet état d’esprit : on en est tous là… ”
Ouvrier dans une usine classée Seveso près de Rouen, le personnage principal témoigne de son sombre quotidien de travailleur que l’usine semble broyer, lui et ses collègues, un peu plus chaque jour. L’usine est dangereuse, menaçante, mais aussi aliénante, labyrinthe mortifère où chacun se noie entre angoisse et ennui tandis que les années passent. De ce témoignage inédit le regard et le trait d’Efix font surgir la force du propos, aussi sombre soit-il ; l’énergie collective, les petites victoires, la résistance face au mépris, les liens d’amitiés,… l’humain malgré tout. Les portraits de tous ces hommes usés, les vivants et les morts, construisent aussi, au fil des pages, le récit de l’échappée possible et de l’espoir toujours battant.
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