Description
Le 21 septembre 2001, à 10 h 17, une énorme déflagration détruit l’usine Grande Paroisse, ex-AZF (groupe Total), de Toulouse. L’enquête recense trente et un morts (vingt et un sur le site et dix à l’extérieur), 11 618 personnes sont blessées et des milliers d’habitations détruites. Avant l’explosion, les risques paraissaient pourtant maîtrisés. Il était exigé des opérateurs qu’ils décrivent par le menu toutes les manœuvres effectuées, qu’ils consignent chacune de leurs actions. Dans chaque atelier, les documents classifiés du système qualité, certifiés, remplissaient toute une armoire. Alors comment un tel désastre a-t-il pu se produire ? Comment, malgré l’apparente maîtrise des risques, une grossière erreur de manipulation a-t-elle pu être à l’origine de la catastrophe ? Pour le comprendre, il est peut-être utile de revenir sur certains éléments de fonctionnement de l’usine.
En 1997, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) crée au sein de l’usine une « commission environnement ». Ses membres proposent qu’une formation sur les risques majeurs soit dispensée à l’ensemble du personnel, alors que seuls les cadres en bénéficiaient jusqu’alors. La direction refuse.
En janvier 1999, la direction de Grande Paroisse charge son service environnement/sécurité de rechercher des moyens de valoriser les rebuts de fabrication échappant à la vente directe – sacheries usagées, bétons souillés, huiles usagées, solvants, bois, ferrailles, etc. –, ainsi que les productions chimiquement valables mais physiquement dégradées…
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