Description
Ce roman a fait date dans les lettres latino-américaines. Il est inspiré par le régime du dictateur Estrada Cabrera, figure historique du Guatemala au début du siècle. Monsieur le Président est la chronique politique et sociale d’un pays plongé dans les ténèbres de la tyrannie, où chacun vit sous la menace, obligé de choisir entre la mort et la compromission ; c’est aussi un roman d’amour. Sur un fond d’angoisse et de cruauté, l’amour donne à ce livre un incomparable élan lyrique. Monsieur le Président se lit avec passion. On y retrouve l’écriture singulière d’Asturias, nourrie des rythmes propres aux mythes mayas aussi bien que du langage populaire guatemaltèque, et enrichie par une incessante invention d’images.
Malgré le refus de Miguel Angel Asturias d’être considéré comme un auteur engagé, Monsieur le Président est tout entier habité par cette volonté de dénoncer l’inhumanité, la bestialité et l’injustice d’un régime dictatorial. Une barbarie qui trouve sa genèse dans l’assassinat d’un homme de main du pouvoir par un simple d’esprit, souffre-douleur de celui-ci. Ce crime déclenche bientôt une répression sanglante… Si le livre d’Asturias est habité de personnages isolés comme l’infirme Moustique ou ce couple, Camila et Michel Visage d’Ange, qui représente l’amour et l’espoir, le peuple dans son ensemble est le seul et unique personnage de ce roman. Le peuple, à la fois vivant et combatif, victime et compromis. Dans un style unique que Roger Caillois qualifie de “réalisme halluciné”, Asturias s’inspire des mythes mayas et des classiques espagnols pour dresser le tableau d’une oppression politique et redonner la parole à ceux qui ne l’ont pas. Monsieur le Président, publié bien avant la vague d’oeuvres à succès qui firent reconnaître la littérature hispano-américaine en Europe, est le roman maître de Miguel Angel Asturias. –Hector Chavez
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