Description
Depuis l’Antiquité, Toulouse a dédié des espaces publics au commerce. Au gré des mutations de la
société et de la ville, ces lieux se sont transformés, déplacés. Aujourd’hui, chacun a son histoire à
offrir.
Depuis le XIIIe siècle, la place était occupée par le couvent des Carmes, qui donna son nom à la
place. Les bâtiments deviennent biens nationaux à la Révolution. En 1807, la ville est autorisée à
acheter les terrains et les bâtiments des Carmes. Une promenade ombragée de tilleuls est réalisée et en
1813, le marché aux herbes s’installe sur la place. Les marchands y établissent des baraques en bois qui
deviennent vite insalubres et rendent le lieu mal famé. Très vite, la municipalité cherche à les remplacer
par un marché couvert.
Après plusieurs projets avortés, le maire Ournac, élu en 1889, ouvre un concours pour la
construction d’une halle couverte sur les places des Carmes et Victor-Hugo, ainsi que l’établissement
d’un marché de quartier composé de deux « hallettes » métalliques sur la place Roguet. Les travaux
débutent aux Carmes en 1890. L’architecte Galinier conçoit un édifice de plan octogonal reposant sur
une structure métallique. Il intègre dans ce marché toutes les conditions d’hygiène et de confort. Le
choix d’un plan octogonal, peu courant pour les marchés, montre l’originalité de l’architecte et sa
maîtrise de l’architecture métallique.
Les travaux avancent lentement et Galinier est écarté du projet. Charles Cavé va prendre sa suite et
réalise un marché respectant la forme octogonale prévue initialement, surmontée d’une coupole ornée
de lucarnes et vitrée dans sa partie basse. L’ossature métallique est supportée par des colonnes en fonte
ou en fer. Une marquise mettant à l’abri les marchands à l’extérieur fait le tour du marché. Ce marché
aux accents orientalistes était richement décoré de panneaux en terre cuite représentant des fleurs, des
cabochons, qui se trouvaient en frise autour des portes, sur les piliers, sous les chéneaux, les chapiteaux,
les frontons. Le tout composant un décor très coloré dont le contraste avec le gris du fer et du zinc
devait être saisissant. Une plus grande sobriété régnait à l’intérieur.
Peu à peu la construction se dégrade, les réparations se font au coup par coup. Cette situation
conduit à rendre dangereuse la fréquentation du marché : en 1949, un chapiteau en fonte de 50 kg
tombe d’une hauteur de 6 mètres sur le trottoir « aux pieds marchandes de légumes ». Le vieux
marché des Carmes est finalement détruit entre 1963 et 1964.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.