Description
La Théorie pure du droit est le livre le plus important du plus important des juristes de ce siècle. Hans Kelsen y fait l’exposé systématique des thèses d’un mouvement, qui représente, à côté du réalisme, l’une des deux branches du juspositivisme moderne, un mouvement que l’on appelle souvent en France « normativisme », mais que lui-même préférait désigner justement comme « Théorie pure du droit ».
Il contient deux séries de développements. D’abord une épistémologie de la science du droit, qui doit, contrairement à la vision traditionnelle, être construite selon un modèle dérivé de celui des sciences empiriques, c’est-à-dire avant tout être pure. La pureté signifie ici le double refus des jugements de valeur dont est imprégnée la doctrine juridique traditionnelle, et du syncrétisme méthodologique. Ensuite, une description générale de la structure du système juridique, valable pour tout droit positif et même pour tout droit possible. Les thèses qui y sont exposées portent sur toutes les grandes questions de la science du droit, qu’aucun juriste ne peut traiter sans commencer par examiner ce qu’en dit la « Théorie pure ».
Cette deuxième édition, admirablement traduite par l’un de ses proches disciples, Charles Eisenmann, marque aussi une étape dans la pensée de Hans Kelsen. Elle a été publiée en 1960 et diffère profondément de la première, parue en 1934. Entre les deux, la pensée de Kelsen, chassé de Vienne, puis d’Allemagne et réfugié aux États-Unis depuis le début de la Seconde Guerre mondiale avait évolué, en partie sous l’influence du mouvement réaliste. On y trouve sur plusieurs questions, comme l’ontologie des normes, le rôle de la logique dans le droit, l’interprétation ou la hiérarchie de l’ordre juridique, des thèses nouvelles, qui non seulement éclairent l’évolution de la théorie du droit, mais constituent aussi des instruments indispensables pour comprendre les transformations du droit contemporain.
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