Description
Sans prétentions littéraires, ce témoignage relate le parcours insolite de l’amour d’une femme séronégative pour un homme séropositif. Une expérience rare, qui ne prétend pas à l’exemplarité, mais qui révèle avec acuité les rapports ambivalents du ressenti intellectuel et de l’emportement émotionnel. Et qui met aussi en évidence la souffrance d’une confrontation quotidienne avec la mort et le deuil annoncés. La peur du virus qui tend à se confondre avec la peur culpabilisante vis-à-vis de celui qui en est porteur. Le déni, tantôt utile parce qu’il protège, tantôt dangereux quand il conduit à “l’amour à mort” de rapports temporairement sans protection. La solitude du proche, réduit au silence de la pudeur, mis parfois à l’écart, cloisonné dans une séronégativité qui le rend irrémédiablement différent de l’être aimé. La haine du virus, la colère contre ceux qui en parlent avec toute l’objectivité du détachement scientifique et toute la cruauté du détachement émotionnel. Un livre qui ne donne pas dans l’héroïsme, souligne au contraire la difficulté de vivre avec et à proximité du virus, quand l’amour et la tendresse se heurtent à l’angoisse omniprésente des “calculs lugubres”. Le sida bouleverse tragiquement la vie; il n’engage pas plus au détachement qu’il ne mérite d’être banalisé au rang de l’événement ordinaire. Isabelle Muller nous le rappelle en évoquant son amour extraordinaire et singulièrement éprouvant.
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