Description
” La guerre d’Algérie venait de finir. Les ménages s’équipaient en lave-vaisselle. La télévision n’avait qu’une chaîne. Le chômage était un mot ignoré. Un général légendaire parlait de grandeur à un peuple qui ne rêvait que de bonheur. Tous les soirs, vers 5 heures, un Daniel à lunettes noires donnait sur Europe 1 les dernières nouvelles de la famille : Sylvie va se marier, Sheila est seule, Françoise se met à l’astrologie, Johnny, s’il te plait, conduis moins vite… Jean-Marie Périer en fut le chroniqueur et aussi le révélateur. Non content de tirer les portraits, il prolongeait les personnalités et dessinait l’époque. On lui doit des clichés oniriques, des scènes concoctées mi par les fées, mi par les surréalistes Dutronc dans une armure, trois images de Mick Jagger plongé les dans un étang, Eddy tout en cow-boy vêtu partageant un banc avec de vieilles gens d’un village bien de chez nous. Drôles de dialogues, émouvants, entre ce destin de stars qui les dépassait et leur réalité de très jeunes gens. Grâce soit rendue à l’œil fraternel et malicieux de Jean-Marie Périer. Par sa poésie, par son invention, il nous a délivrés de la nostalgie. Il nous lègue bien autre chose : l’univers nomade tout à fait détaché du temps, une insolence bienveillante, une lie de bonheur où régnait cette chevalerie douce (la gentillesse). En un mot, il nous fait le cadeau de la jeunesse. Erik Orsenna
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